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Journal d'une adulescente
12 décembre 2018

Le passage a l'âge adulte... Ou pas!

J'ai longuement hésité à reprendre le clavier pour continuer ce blog! Je me suis sentie idiote, inconstante mais tellement de choses ont bougé que je ne peux pas m'en empécher! 

 

Le dernier message date d'un an environ... Entre temps on va dire que l'adulescente accomplie que j'étais à voulu basculer dans l'âge adulte. Mais je me suis aperçu que la maturité n'a pas forcément les traits que la société patriarcale de bonne éducation veut bien lui prêter.

Il y a un an, la famille parfaite tenait son rôle. Nous sortions de deux mariages en famille où nous étions apparus comme "un exemple familial" ce qui gorgeait d'orgueil mon mari! Et plus cette image m'était présentée, plus je réalisais que c'est à moi seule qu'il la devait! Je tenais la situation financière, l'éducation des enfants, le choix de leurs tenues et de leurs lectures, de leurs activités, la maison et son organisation... Bref, une maîtresse femme en plus de mon travail et du peu de temps que j'osais m'accorder alors.J'entretenais nos relations familiales et amicales, seule. 

Et tout cela en récoltant des critiques de la part de mon mari, ... Que du bonheur! 

Pendant ce temps là, Monsieur s'encroutait dans une situation professionnelle sans intérêt (ni intellectuel, ni financier, ni de carrière...) sans profiter de son seul intérêt : des horaires lui permettant de me seconder auprès des enfants et de la maison. J'y arrivais tellement bien seule! 

Et il a commencé à râler sur tout ce qui l'entourait: famille, amis, enfants, situation financière (pas fameuse il est vraie mais pas catastrophique non plus)... Rien ne le rendais heureux! Après plusieurs discussions, secouage de neurones et autres soirées "psy" entre nous, il a décrété que tout était normal dans l'état de déprime qui commençait à nous bouffer. Et plus il s'enfonçait, et plus j'essayais d'être dynamique pour deux... Jusqu'à épuisement!

Pendant plus de 6 mois dans cet état de reproche permanent: il était triste, c'était de ma faute, j'étais triste, c'était de ma faute! Yeah!!! J'ai tenté de m'échapper en profitant de mes enfants, en présence des amis, et sur mon lieu de travail avec beaucoup de bonheur et de dynamisme.

Cela m'a fait du bien, et plus j'allais bien et plus il m'en voulait! Et plus il m'en voulait, plus je me sentais proche des autres!

Ne pouvant pas faire de sport à cause de nos finances (seule personne du foyer à se restreindre de ce côté là!), j'ai commencé à vouloir randonner, seule ou avec les enfants, et de le proposer autour de moi. Bien sûr, il n'avait pas envie de m'accompagner. Certains amis ont répondu présent, et parmi eux, mon confident....... Voilà! Vous voyez arriver la suite???

Les confidences ont repris, avec la distance et l'amitié. J'ai découvert que je recherchais ces moments de liberté de plus en plus souvent. Besoin de fuir la négativité de mon mari, sans en avoir conscience, du moins, pas en permanence.

Puis le printemps et nos anniversaires ont été sources de conflits, problèmes financiers et cadeaux critiqués... Sans remise en question de son côté et en faisant de plus en plus le dos rond du mien pour ne pas exploser. Les amis sentant le malaise granissant, les enfants se retrouvant victimes de sa mauvaise humeur...  La famille parfaite, non?!

Bien sûr, j'ai beaucoup culpabiliser, me pensant responsable de sa tristesse et de son malheur. 

Et puis l'été est arrivé et avec lui, une première crise d'angoisse. 

Mais avant cela, une précision s'impose. Juste après mon dernier message sur le blog, nous apprenions la maladie de ma meilleure amie... Bouleversement émotionnel majeur qui a, je pense, conditionné la suite des évenements. 

Donc, angoisse et ciel bleu: les vacances d'été étaient là!!!!

Pour me sortir des idées noires, mes amies ont tout fait pour me sortir et me tenir compagnie, en mode "colonie de vacances / attention enfants"! Nous avons traversé la région, pique-niqué, roulé, visité, rigolé, bronzé... les enfants étaient heureux et moi aussi. Quand je ne partais pas avec elles et les enfants, mon confident proposait des sorties. Jusqu'à celle qui a tout changé...

Cela faisait plusieurs mois (voir années!) que nous parlions avec mon confident d'aller à un endroit idyllique de la région entre lavandes, montagnes et lac turquoise. Et en cette fin de semaine de juillet, nous étions partis: enfants, mari, ami et moi pour y passer la soirée. Le voyage fut un enchantement des sens: paysages, odeurs, rires. Je me sentais revivre! Puis, la soirée sur place s'est déroulée comme si mon mari nous en voulait. Critique, gueule, isolement... j'ai décidé de l'ignorer et de me remplir du positif qui m'entourait: mes enfants riant, mon ami souriant, les paysages, la musique, les feux d'artifices. Pendant ceux-là, j'ai saisi une main... ce n'était pas celle que j'avais saisie 13 ans plus tôt lors de mes voeux. Mais celui avec qui le contact s'est fait, ne l'a pas retirée. 

S'en est suivi des semaines de questionnements, de doutes, de culpabilité; sans que rien que cette main saisie ne se passe. J'ai tenté de réveiller mon mari sur ce qu'il était en train de se passer et sur le rôle qu'il devait jouer. Il devait se réveiller, revenir dans ma vie!

Sa réaction a été inverse: il m'a demandé de me couper du monde, de mon confident, de mes amies, de mes sorties... je n'avais rien à chercher à part lui! C'était ça le mariage...

J'ai craqué!!!!!

Alors que nous passions deux journées ensemble avec mon confident, les approches se sont précisées mais la situation ne le permettait pas. Nous rompions notre amitié pour sauver mon mariage, sentant une électricité se créer. 

Quand je l'ai annoncé à mon mari et alors que j'étais dévastée, il en était ravi... Son malheur était une priorité... J'ai tenu 10 jours! 10 jours pendant lesquels j'ai réalisé que je ne l'aimais plus lui! Et puis, j'ai rompu, rompu un mariage, une famille, un couple de près de 20 ans. 10 jours contre 20 ans mais après combien d'efforts?! 

Cette décision a eu un effet destabilisant: j'ai rompu avec lui et je me suis recollée à l'intérieur!

Depuis, une cohabitation longue et épuisante (qui dure encore aujourd'hui), des rancoeurs, des vérités, des insultes, des blessures... Mais une sensation d'être en accord avec moi-même qui ne m'a pas quittée!

Et depuis, une aventure amoureuse avec mon confident, dit maintenant "Nounours". Une aventure qui s'est enflammée, qui s'est arrêtée (j'en ai été dévastée), puis qui a repris, qui grandit... 

De la vie d'adulte responsable et annihilante, soumise à un rôle de femme face à un homme malheureux, j'ai basculé dans la vie d'ado sans lendemain mais des papillons plein le ventre et des étoiles dans les yeux! 

Et vous, vous choisiriez quoi? La responsabilité ou le bonheur???

 

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