Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d'une adulescente
21 juillet 2014

Le voisin

Il fallait bien que j'en parle. Il est le déclencheur qui m'a fait ouvrir ce blog, il mérite donc un article bien à lui!

J'ai fait sa connaissance en début d'année. Il m'apparut charmant, sans plus, mais assez sympathique. Je réalisais bien vite que cet aspect positif n'était pas avancé par ses autres connaissances et je me trouvais chanceuse d'entrevoir une chance d'être plus proche de lui que les autres.

Nous échangeâmes quelques banalités pendant plusieurs mois et je ne saurais même pas dire quand j'ai basculé dans le fantasme. Sûrement après l'un de mes rêves ou après une discussion dans le couloir.

Mais je me rappelle de la première fois que des picotements m'ont envahis les reins en sa présence. Alors que nous parlions d'un jeu musical de colonie de vacances qui consiste à appuyer sur la main de son partenaire pour le faire chanter, il m'a pris la main pour m'expliquer la maneuvre. Je suis quasiment sûre que ce geste a été anodin pour lui, mais une bouffée de chaleur m'a alors envahie. Sa main m'apparut étonnament douce et forte. Des mains de musicien, d'artiste (j'appris qu'il en était alors de formation). 

Durant plusieurs semaines, le troube me sembla évident et je cherchais les quelques raisons d'envahir son espace, de discuter de choses et d'autres sans rien espérer que de l'attention de sa part. Je me mis à espérer qu'il entre chez moi, ce qu'il fit quelques fois pour m'informer de réunion communes ou d'évènements peu importants. 

Puis, tout rentra dans l'ordre. Je retrouvais la douceur du foyer avec plaisir et ne pensais plus à lui. Nous commençâmes à échanger sur sa vie, son passé (riche en expériences, en disciplines sportives et culturelles), sa vie conjugale et son fils adorable. J'avais la sensation d'être devenue une connaissance agréable, même pas une amie, et tout cela me convenait parfaitement. Je me demandais juste parfois si nos rapports auraient été les mêmes en d'autres circonstances (quelques années auparavant ou en temps que célibataires).

 

La perspective de ne plus le voir me bouleversa.

 

La séparation était prévue et même désirée car j'aspirais à me rapprocher de mes enfants et donc a changé de situation. Je préparais mes affaires et commençais à prévoir l'amélioration de mon quotidien sans apercevoir que la mélancolie s'accrochait à mon ombre. 

Les dernières semaines m'apparurent tristes et j'avais la sensation de perdre mon enthousiasme. Le voisin était là, ni trop proche, ni trop éloigné. Il ne semblait pas voir mon désarroi mais se mit à envahir mon espace de façon plus régulière.

Les blagues potaches firent leur apparition avec des regards un peu plus précis mais sans paraître sérieux. Je ne savais s'il me faisait l'honneur de me rapprocher de lui en tant qu'amie ou s'il me lançait quelques perches de relation plus sérieuse et adulte. J'ai eu la sensation d'être un temps la bonne copine à qui on peut parler de tout (place que j'ai eu chez quelques amis masculins sans ambiguité aucune). Pour ma part, il me semblait avoir hérité d'une paire de gros sabots et que toutes les allusions que je lui faisais étaient aussi peu discrètes qu'une bonne main aux fesses. J'aurais peut-être dû lui mettre, la main aux fesses, j'aurais été fixée (et ridicule par la même occasion)! 

Le dernier jour en sa présence, j'ai eu l'occasion de me retrouvée seule, sans rien tenter. J'avais l'impression qu'il ne risquait les allusions coquines qu'en présence d'autres personnes, pour être sûr que rien n'arrivât. Nous nous retrouvâmes un peu à l'écart, bras contre bras (picoti-picota dans mes reins!!!) pour échanger nos idées sur une liste que nous connaissions pourtant tous les deux.  Mon moral était au trente-sixième dessous et je me sentais dans la peau d'une adolescente (ENCORE?!) vivant sa dernière journée de colonie. Je perdais quelque chose, sans savoir si c'était sa proximité qui allait me manquer ou la possibilité de toute autre éventualité. Les regards et les phrases évoquant tout rapprochement physiques n'ont jamais été si nombreuses que ce jour-là et sa bise d'aurevoir me parût infiniment terne en rapport avec ce que j'espérais.

Nous avions convenus de nous revoir durant l'été, sans date précise mais je commençais à me demander s'il ne m'avait pas "allumée". Je ne pensais pas qu'il allait étouffer mon esprit pendant plusieurs jours.

Mes premiers jours de vacances me parurent sans saveur et mon cerveau ne cessait de me rappeler les allusions faites, les regards échangés et les contacts prolongés. Chaque souvenir soulevait la question: me ferais-je des idées ou tout ceci a-t-il vraiment la même valeur pour nous deux?

Après plusieurs jours pendant lesquels j'enfouis mes pensées dans la pratique du dessin et la lecture, je me dis que cette phase de trouble passerait comme la première. Cependant, des phrases que j'espère lui dire un jour, me tournaient dans la tête sans vouloir en sortir. Je pris alors la décision de lui écrire. Sur la feuille à carreaux, avec mon stylo-plume d'étudiante (qui n'avait plus été nourri d'encre depuis plus de 7 ans), je posais tout ce qui asphyxiait ma raison depuis plusieurs jours. Je connus alors un temps de répis, ne sachant pas si cette lettre arriverait un jour à son destinataire. Je décidai de cacher mes écrits dans un livre en attendant. Puis, une pensée horrible me vint: et si pour quelque obscure raison mon mari venait à trouver ceci? Je n'étais pas prête à la confrontation. J'ai alors détruit les preuves de mes pensées volages. 

Les pensées reprirent et après analyse de la situation, j'entrepris enfin de créer mon blog. Pas de trace informatique sur les ordinateurs de la maison, un pseudonyme complètement inconnu de mon amoureux ou de quiconque (que j'ai trouvé en fouillant dans mes souvenirs de dessins animés d'enfance: Princesse Gwendoline, vous vous souvenez?)

Depuis, j'ai repris contact avec le voisin. Un mail, lui proposant une sortie avec les enfants pour ne pas lui donnait la sensation de lui rentrer dedans. Je ne pensais pas avoir de réponse; mes pensées n'étaient que le fruit de mon imagination entretenues par l'allumage fait quelques jours plus tôt par le charmant jeune homme.

Quelle surprise de trouver un mail de réponse, mon ex-voisin trouvant mon idée géniale et me demandant quelques jours de réflexion pour la date! 

D'un commun accord, nous devions nous téléphoner pour finir de nous entendre sur l'organisation. Respire, ma fille, respire... Le répondeur!!! Je laisse un message détaché mais sympathique lui demandant des nouvelles. Il trouve le moyen de me rappeler le jour durant lequel mon téléphone est hors service. Nous tournons autour du pot... Une danse prénuptiale plutôt originale. Quand enfin...

Le choc de sa voix mal assurée me renvoit dans mes troubles de jeune fille

Nous discutons de l'heure, du trajet, etc,  mais je perçois un bégaiement que je ne lui connais pas, il chuchote... il me retourne en quelques intonations!

Le rendez-vous est donné pour demain. Les enfants seront là, j'interdis alors à mon esprit tout scénario d'embrassade fougueuse ou tout rêve un peu trop sexuel (m'en sentirai-je capable, même si j'en avais la possibilité?) mais je tremble d'impatience de savoir comment nous allons nous retrouver. Sommes-nous de simples amis et mon esprit est-il trop fertile? Ou bien les allusions prononcées étaient-elles la genèse d'une relation ami-amant qui me terrorise autant qu'elle me consumme? 

Suis-je volage et adultère et rêvè-je juste de l'être comme un enfant faisant une bêtise en sachant qu'il se fera punir?

A demain...

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité